Je suis né à Paris. On peut me considérer comme un pur Parisien. Et je prends le métro depuis mon plus âge. J’ai connu les poinçonneurs, les chefs de station, et les portillons automatiques. Les premières classes aux banquettes rembourrées et les deuxièmes classes en bois… J’aimais sauter sur le quai, du métro en marche, quand il entrait dans la station…
Combien de frôlements de mains qui se rencontrent sur la barre… Combien de corps à corps forcés… De regards croisés… De lecture du journal du jour sur l’épaule du voisin…
Aujourd’hui, les regards ne se croisent que rarement. On ne lit plus le journal. Un frôlement est une atteinte à l’espace vitale de l’autre.
Il n’y a plus de classes; mais les barrières individuelles sont pires.